21/10/2010

Un gouvernement en panne de stratégie opérationnelle

Ahmed Ouyahia jeudi devant l’APN pour présenter son bilan


Ahmed Ouyahia présentera jeudi 21 octobre devant les députés de l’APN, le bilan de l’action de son gouvernement. Le Premier ministre, qui ne s’est pas exprimé publiquement depuis sa conférence de presse tenue en mars dernier à l’issue du conseil national de son parti, le RND, fera comme le stipule la Constitution une déclaration de politique générale.tsa du 20/10/2010


Sans surprise, Ahmed Ouyahia devrait dresser un bilan positif de l’action du gouvernement qu’il dirige depuis juin 2008. Les chiffres macro-économiques sont globalement bons et en l’absence d’organisme de contrôle sérieux, le gouvernement peut afficher un bilan flatteur sur le chômage, la construction de logements, la poursuite des grands projets, l’amélioration des conditions de vie des Algériens, etc. Dans les faits, le bilan du gouvernement peut se résumer en une phrase : une vision globalement bonne mais pas de stratégie pour la mettre en œuvre.

Les dernières décisions économiques contenues dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2009 et confirmées dans la LFC 2010 traduisent une volonté du gouvernement de rendre l’économie plus compétitive et de mettre fin à l’hémorragie des devises issues des exportations d’hydrocarbures. Mais sur le terrain, l’absence d’une stratégie opérationnelle de mise en œuvre de cette politique a produit l’effet inverse. L’économie algérienne n’est pas compétitive et les nouvelles lois ont plombé la croissance non liée aux hydrocarbures.

La loi des 51/49 constitue une belle illustration de cette situation paradoxale. Tous les experts algériens et étrangers le disent : l’esprit de la mesure est intéressant. Le message adressé aux investisseurs étrangers est clair. L’Algérie ouvre son marché à des partenaires qui auront le management de la structure mais souhaite garder le contrôle en matière de rémunération du capital et de distribution des dividendes. Mais l’instauration de cette loi n’a pas été précédée par des mesures pour favoriser son application. En Algérie, le capital privé capable de s’associer à des grands groupes étrangers est quasi-inexistant et les banques publiques continuent d’accorder des prêts selon des critères politiques et non économiques. Du coup l’Etat s’est retrouvé seul face à d’éventuels partenaires étrangers. Mais ces derniers rechignent à s’associer avec des structures publiques, notamment par crainte de lourdeurs dans les prises de décisions. Résultat, la loi 51/49 n’a pas attiré de nouveaux investisseurs.

Jeudi, devant les députés, Ahmed Ouyahia ne sera pas attendu sur son bilan. Les Algériens aimeraient entendre le premier ministre expliquer enfin comment il entend mettre en œuvre sa vision. Comment rendre l’économie nationale compétitive ? Comment trouver du travail à des millions d’Algériens, notamment les jeunes ? Comment profiter du matelas financier actuel pour rendre le dinar convertible et positionner l’Algérie comme leader au Maghreb ? En résumé, quelle est sa stratégie pour l’Algérie ?

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