18/01/2011

Pour tenter d’absorber la colère des chômeurs

Le gouvernement presse les entreprises publiques de créer des emplois avec effet immédiat:

Après les importations massives, les emplois artificiels. Pour calmer le front social en ébullition depuis quelques semaines en raison du chômage et de la mal-vie, le gouvernement multiplie les recettes. Dernière initiative en date, il a demandé aux entreprises et banques publiques de créer rapidement des emplois. Selon nos informations, plusieurs organismes publics ont reçu l’instruction de préparer un plan d’embauche et de le présenter dès aujourd’hui à leur tutelle.

« Le gouvernement nous a demandé de créer des emplois avec effet immédiat, même si nous n’en avons pas vraiment besoin », affirme à TSA un dirigeant d’une entreprise publique. « Le gouvernement a demandé de présenter un plan sur nos possibilités de recrutement », confirme un autre chef d’entreprise qui a requis l’anonymat.

Les entreprises des travaux publics et du bâtiment ont reçu des ordres de la part des ministres dont elles dépendent pour créer rapidement le maximum d’emplois. Le gouvernement veut ainsi absorber la colère des chômeurs, dont sept ont dernièrement recouru à une tentative d’immolation par le feu pour réclamer du travail.

Officiellement, le taux de chômage est de 10 % en Algérie. Mais ce chiffre ne reflète pas la réalité. Le gouvernement n’arrive pas à offrir du travail aux 120 000 nouveaux diplômés qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Toutefois, le problème du chômage n’est pas seulement lié à la situation économique du pays. Depuis deux ans au moins, le gouvernement bloque de nombreux projets d’investissements nationaux et étrangers.

Si l’absence d’autorisations pour les projets émanant d’investisseurs étrangers est liée à la volonté du gouvernement de contrôler le flux des devises qui sortent du pays, les blocages concernant des privés algériens est plus difficile à expliquer. « Il y a dix ans, on pouvait créer une entreprise et commencer à travailler en l’espace de dix jours. Avec un récépissé délivré par l’administration, on pouvait même importer du matériel. Aujourd’hui, tout est bloqué. Les dossiers attendent plusieurs mois, parfois sans réponse », se plaint un chef d’entreprise privée. « On peut créer des emplois. Mais le gouvernement doit d’abord autoriser les projets et cesser les blocages », conclut-il. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, n’a‑t‑il pas affirmé début janvier que Renault et Volkswagen voulaient investir en Algérie mais que le gouvernement était en train de « réfléchir » ?
tsa du 18/01/2011

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