31/01/2011

Le chômage a atteint des seuils alarmants

Des milliers de jeunes diplômés à la recherche d’un sésame

Jijel- Le nombre de postes créés à travers les différents dispositifs ne couvre qu’une infime partie de la demande.
Karim, appelons-le ainsi, a insisté pour qu’on vienne écrire un article sur le chômage des jeunes à Settara, une commune rurale du sud-est de la wilaya. Diplômé en gestion des ressources humaines, ce jeune, d’une trentaine d’années, rêve d’un poste d’emploi. Son cas n’est pas unique dans cette localité sans perspectives pour les chômeurs. «Il n’y a pas d’investissement dans cette commune. Pas d’industrie ni même une activité agricole pour aider à la création de postes d’emploi pour les jeunes», reconnaît le P/APC, Kamel Kehal.
Celui-ci fait savoir, cependant, que depuis trois années, l’APC de Settara a pu créer une centaine de postes aussi bien pour les diplômés que pour les jeunes sans qualification professionnelle. Ces postes n’ont pas concerné Karim, qui, selon ses mots, n’a rien vu venir depuis que son contrat d’aide à l’insertion professionnelle (CIP) a pris fin il y a plus d’une année. «Après avoir renouvellé à plusieurs reprises ma carte de demandeur d’emploi à l’agence locale d’El Milia, et en désespoir de cause, j’ai décidé de ne plus y aller. Trouver un poste de travail par l’intermédiaire de cette agence est devenu pour moi une utopie», lâche-t-il. Las d’attendre un hypothétique poste d’emploi, il fonde depuis, quelques temps, son espoir sur une éventuelle embauche à l’hôpital d’El Milia, où il a exercé durant deux années dans le cadre d’un contrat d’insertion professionnelle. «Je sais qu’il y aura des postes à l’hôpital.

Je suis en contact avec un ami qui m’a informé que le plan de gestion va être bientôt signé, mais je ne participerai pas au concours. Je préfère m’inscrire dans la catégorie des ouvriers professionnels pour mettre davantage de chances de mon côté», précise-t-il. A côté de lui, Hamid, son ami, étudiant en quatrième année de sciences politiques à l’université de Tassoust, évoque le désarroi des chômeurs de cette localité et fait part des mêmes appréhensions en affirmant: «Les jeunes n’ont qu’une seule alternative: quitter ce village ou crever.» Il nous évoque le cas de son frère qu’il nous a présenté, et qui reste, à 28 ans, lui aussi sans emploi. Le cas de ces jeunes, diplômés ou non, n’est que la partie visible des conditions de chômage qui font rage au sein de la population active. Côté officiel, on annonce plutôt un taux de chômage de 9,74% dans cette wilaya, où les femmes sont les plus touchées par ce fléau, selon le directeur d’emploi.

Lors d’une conférence de presse tenue, mardi dernier, au siège de la wilaya, ce responsable a fait part des efforts entrepris par les pouvoirs publics pour absorber le chômage par l’intermédiaire des différentes formules de création de postes d’emploi. A ce titre, il a indiqué que 10 737 jeunes ont bénéficié d’un contrat de travail dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP). Par ailleurs, le nombre d’emplois dans cette wilaya a atteint 239 615, dont 41,54% ne sont pas permanents, selon les statistiques communiquées par la direction de l’emploi. La masse des travailleurs temporaires est la plus importante dans les secteurs de l’hydraulique, la construction et les travaux publics, d’après la même source.
el watan du 31/01/2011

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