02/01/2011

Cérémonie de remise des prix pour les meilleures inventions 2010 à Alger : l’innovation au service de l’économie nationale


Un joueur de football moyen de ligue 1 algérienne perçoit plus d’un milliard de centimes pour la signature du contrat, plus les royalties de chaque match qui s’élève à des millions par semaine. Le chercheur algérien touche la bagatelle de quelques millions pour des découvertes d’utilité économique avérée et qui peuvent rapporter, une fois industrialisées, des centaines de milliards, sans compter les grandes contributions pour la santé, pour l’environnement ou l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Cherchez l’erreur !

La cérémonie de remise des prix pour les meilleures inventions 2010 s’est déroulée dans l’après-midi d’avant-hier au Centre de presse d’El Moudjahid organisée par le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement et l’organisme sous tutelle, l’INAPI. Les deux lauréats du 1er prix de la meilleure invention 2010 ont reçu chacun 10 millions de centimes pour un long dur labeur, couronné par la découverte d’un nouveau vaccin pour les élevages bovin et ovin, etc. Il s’agit des chercheurs biologistes, Fatiha Gacem et Mounir Mohamed Amine de l’Institut Pasteur d’Alger, pour avoir mis au point un vaccin « anti-entérotoxémie» à usage vétérinaire, destiné notamment à prévenir de maladies de ruminants. D’après les lauréats, il s‘agit d’un «nouveau vaccin qui est utilisé pour la prévention contre l’entérotoxémie des bovins, ovins, caprins et lapins. On apprendra aussi que le marché algérien pour le vaccin anti entérotoxémie est de plus de 11 millions de doses par an. D’après les chercheurs de l’Institut Pasteur, il faut développer le volet industriel pour subvenir aux besoins des éleveurs algériens. «Ceci n’est possible qu’après l’acquisition d’un fermenteur semi industriel qui sera aussi utilisé pour la production des autres vaccins », selon les chercheurs, qui ajoutent que la demande d’achat a été faite depuis décembre 2002 et renouvelée plusieurs fois, sans que les responsables daignent à y répondre. Fatiha Gacem et Mounir Mohamed Amine révèleront également, sur le site Internet de l’Institut Pasteur, que «notre objectif principal était la production d’un vaccin polyvalent anti entérotoxémie avec des souches locales assurant une couverture vaccinale complète et efficace, en induisant une meilleure réponse immunitaire que celle développée par des vaccins polyvalents traditionnels importés produits avec des souches étrangères ».

Sécurité industrielle

Le deuxième prix de cette cérémonie annuelle est revenu à Saïd Samahallah, inventeur d’un interrupteur électrique de haute protection utilisable aussi bien par les ménages que dans les unités industrielles. L’auteur de cette invention, totalement sécurisée même en cas de fuite de gaz, s’est vu attribuer un chèque de 150.000 DA. Le troisième prix, toujours au titre de la meilleure invention pour l’année 2010, a été décerné à M. Harbi Abdelhamid et M. Bouzerar Ferhat de l’université Mohamed Mentouri de Constantine pour leur invention portant sur l’élaboration de membrane tubulaire pour micro et ultra filtration à partir de kaolin et Z2 et O2, avec les mêmes gratifications que les précédents lauréats et un chèque de 100.000 DA.

Selon les explications de ce chercheur, il s’agit d’un «matériau minuscule poreux à base d’argile» qui présente l’avantage d’être disponible et à bas prix en Algérie et qui devra remplacer le matériau en usage actuellement (oxyde de l’aluminium) dans le traitement et le recyclage des eaux usées. Quant au prix d’encouragement, il est revenu à Mohamed Mokrane qui a reçu un chèque de 50.000 DA pour avoir inventé un kit qui «gère complètement les flux urinaires notamment chez les personnes atteintes d’incontinence ou handicapés de façon pratique et hygiénique».

Vers un encadrement juridique des chercheurs et de leurs inventions

Intervenant en marge de cette cérémonie, durant laquelle les inventeurs primés ont exposé notamment le problème du manque de protection internationale de leurs inventions, Salem Ahmed Zaïd, chef de division des Politiques d’innovation au ministère de l’Industrie, a souligné qu’une loi visant à soutenir les inventeurs et valoriser leurs travaux serait promulguée prochainement. Ce texte, qui prend en charge les besoins de tous les secteurs, sera soumis au gouvernement, a expliqué ce responsable, ajoutant que cette loi constituera «un cadre juridique et réglementaire, et un cadrage de l’innovation et une spécialisation de notre action au profit du secteur industriel».Il s’agit, à travers ce texte, de faire en sorte que «toute l’innovation et la recherche-développement soit au service de l’entreprise», a encore indiqué M. Ahmed Zaïd qui a précisé qu’il sera procédé à la création «de l’agence nationale de l’innovation, dotée de tous les moyens, et qui aura pour mission de gérer et soutenir l’innovation».Outre l’accompagnement des résultats des projets d’invention pour les concrétiser sur le marché, cet organisme devra se charger de la promotion, la formation, l’appui ainsi que l’accompagnement et l’assistance technique à l’égard des inventeurs, a-t-il ajouté.
le financier du 29/12/2010

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