27/02/2011

Emploi de jeunes, échec d’une politique

Seuls 3% des petites entreprises réussissent

«Les services tiennent la première place des activités pour lesquelles les jeunes promoteurs marquent un intérêt pour la création de leur micro-entreprise».

Au moment où le gouvernement annonce qu’il a fait et continue à faire de la politique de l’emploi son cheval de bataille, des chiffres provenant d’un responsable de l’un des dispositifs phares mis en place pour réduire le chômage, à savoir celui de l’Ansej, font ressortir que seuls 3% des entreprises créées dans ce cadre deviennent performantes. «Une récente étude a permis d’identifier environ 3% des micro-entreprises accompagnées par l’Ansej», a déclaré le directeur général de la Cnac et de l’Ansej par intérim, Ahmed Chawki Taleb, dans une interview publiée dans un blog économique. «Par entreprises performantes, nous considérons celles qui sont passées du stade de micro-entreprise à celui de PME», a-t-il expliqué. Sur le dispositif mis en place par l’Ansej, M. Taleb annonce que sur les 4 000 entreprises performantes répertoriées, trois d’entre elles emploient 400 agents chacune, dont deux activent dans les travaux forestiers, la troisième dans les activités de nettoyage et d’assainissement. Quant aux secteurs d’activité les plus sollicités, l’interviewé fait savoir que «les services tiennent la première place des activités pour lesquelles les jeunes promoteurs marquent un intérêt pour la création de leur micro-entreprise», expliquant que cette tendance remarquée même à l’échelle régionale et mondiale, est en parfaite corrélation avec le développement des villes.

Toutefois, le DG de l’Ansej a indiqué qu’«il y a un regain d’intérêt des jeunes pour les activités liées au bâtiment et travaux publics, qui s’explique, d’une part, par les aides financières supplémentaires accordées par l’État à la micro-entreprise exerçant dans ce secteur, et d’autre part, par l’ambitieux programme national de construction de logements, de routes et autres infrastructures de base, nécessitant d’importants moyens de réalisation. Ceci est de nature à favoriser l’orientation des jeunes promoteurs vers cette branche d’activité».

En 2010, 1% seulement des dossiers a été rejeté

Au sujet des difficultés que trouvent les candidats à faire aboutir leurs projets, M. Taleb a expliqué que la situation s’est nettement améliorée. «Dans un passé récent, les agences bancaires mettaient plusieurs mois à communiquer leur réponse souvent négative (près de 75% des dossiers étaient rejetés). En 2010, 1% seulement des dossiers ont été rejetés et seront réintroduits après reconfiguration des projets», a-t-il soutenu. Dans la lancée, le DG de la Cnac et de l’Ansej explique la procédure rendue, selon lui, plus souple : Après constitution du dossier, «les jeunes promoteurs sont aussitôt informés de l’agence bancaire auprès de laquelle l’accompagnateur de l’Ansej ou celui de la Cnac devra, en leur présence, déposer le dossier de financement. L’agence bancaire a ainsi deux mois pour traiter le dossier et notifier la décision de financement du projet». Depuis le lancement du dispositif Ansej en 1997, le nombre de projets financés à la fin de l’année 2010 s’élève à 140 503, générant

392 670 emplois directs, a communiqué M. Taleb. Cela, sans compter «les emplois indirects dont la création est impulsée par la croissance de la demande et donc de l’activité économique favorisée par la distribution des salaires aux travailleurs exerçant directement dans les micro-entreprises créées», a-t-il ajouté. Depuis son lancement jusqu’à l’année 2008, le dispositif a permis de créer

8 127 micro-entreprises en moyenne par an. Ce chiffre est passé à 20 848 en 2009 et 22 641 en 2010. Pour ce qui concerne la Cnac, le dispositif mis en place en 2004 a permis la création, jusqu’au 31 décembre 2010, de plus de 20 000 entreprises et quelque 50 000 emplois, selon le directeur général de la Cnac.
le jour d'Algérie 26/02/2011

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