11/12/2010

La microentreprise peine à se développer en Algérie


Les banques publiques, partie prenante dans le financement des projets de microentreprises, ignorent-elles l'existence d'un fonds de garantie des crédits accordés aux promoteurs des projets ? A voir les difficultés que rencontrent les porteurs de projets pour obtenir des crédits, tout porte à le croire puisque les banques s'en tiennent au strict respect des règles prudentielles d'usage dans les établissements financiers.

Le directeur général de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), Ahmed Chawki Taleb, s'est d'ailleurs posé cette même question lors de son dernier passage au centre de presse d'El Moudjahid au début du mois. Et la question attend réponse dans la mesure où les dispositifs Ansej et Cnac possèdent leurs propres mécanismes de garantie de crédits d'investissements.

On peut croire que les banques publiques ne font pas trop confiance au fonds en question et essayent ainsi de l'éviter avec comme prétexte qu'il met trop de temps àprendre en charge le défaut de remboursement de certains bénéficiaires de crédit. Et les établissements financiers ne peuvent tolérer trop longtemps ces lenteurs.

«Pourtant, les banques impliquées dans le dispositif essayent de ne pas être trop exigeantes», nous a indiqué un cadre de la Banque algérienne de développement rural (BADR) que nous avons joint par téléphone.

«Sans la mise en place du fonds de garantie réservé aux promoteurs de projets, rares seraient ceux qui pourraient répondre aux conditions de crédits de financement de leurs projets respectifs, c'est pourquoi les pouvoirs publics ont pensé à sa création», ajoutera notre interlocuteur.

Dans le même ordre d'idées, un participant à la conférence-débat au centre d'El Moudjahid, ancien cadre dans une banque publique, dira : «Quand bien même la formule micro-entreprise disposerait d'un mécanisme de garantie des crédits, cela reste insuffisant dans la mesure où les établissements financiers ont affaire à une catégorie de postulants aux crédits très jeunes sans qualifications pour la plupart et donc le risque de voir leurs projets ne pas perdurer dans le temps devient majeur. Et par voie de conséquence, le fonds pourrait ne pas assurer son rôle tant les cas de non-remboursement seraient nombreux.»

Cet intervenant a aussi appelé les responsables de la Cnac et de l'Ansej présents à revoir un peu les mécanismes du nouveau dispositif puisque «malgré les correctifs apportés, il reste encore quelques points sur lesquels il faudra se pencher dans le but de rendre, d'une part, plus accessible le microcrédit et, d'autre part, le traitement des dossiers plus rapide», dira-t-il.
 
D'autant plus que cela devient une urgence si l'on se réfère au taux de chômage dans la tranche d'âge des 16-30 ans qui atteint, selon le Fonds monétaire international, les 20%.

Un pourcentage considéré par cette institution comme alarmant. Le dispositif microentreprise une fois plus développé pourrait réduire ce taux. Vu notre croissance démographique, un tel dispositif doit être encore plus soutenu si l'on ne veut pas se retrouver avec un taux de chômage plus important que celui mentionné ci-dessus.
Ziad Abdelhadi La Tribune

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