24/11/2010

suspension des investissements privés au sein des ports de pêche Algériens


Le ministre des Transports vient de prendre la décision de suspendre les investissements privés au sein des ports de pêche. Une mesure prise à l’issue d’une réunion tenue au niveau de son département et qui est en contradiction avec la décision d’Ouyahia datant de 2003, autorisant le privé à investir au niveau des ports de pêche.

La réunion qui s’est tenue lundi au siège du ministère des Transports a débouché sur la suspension de tout investissement dans les ports de pêche. Qu’est-ce qui a motivé une telle décision ? Rien n’a encore filtré sur les motivations de Amar Tou mais ce qui est certain, c’est que le ministre des Transports contredit par cette mesure la décision prise par Ouyahia et entérinée en 2003 par le CPE portant ouverture des investissements aux opérateurs privés. Ladite décision avait été suivie par la création de l’Entreprise de gestion des ports de pêche (EGPP). Pas moins de 3 000 emplois avaient été créés et un investissement d’un montant de 3 milliards de dinars avait été consenti. Que reprocherait donc Tou aux opérateurs privés ? En 2003, ils avaient pourtant été sollicités par le biais de la Société des gestions de participation des ports (Sogeports), via un appel à manifestation d'intérêt national et international, pour des investissements au niveau des 31 ports de pêche relevant de leur compétence. Les entreprises privées intéressées étaient, conformément à l’avis d’appel d’offres, autorisées à investir selon un schéma comprenant trois catégories de projet. Les projets de la catégorie A portent sur des investissements dans des ateliers de construction et de réparation navale. Ceux de la catégorie B concernent, quant à eux, les halles à marée. Pour ce qui est de la dernière catégorie, elle comprend les projets de réalisation de fabriques de glace, d'entrepôts frigorifiques, de comptoirs de vente de matériel de pêche et de pièces de rechange et des foyers de pêcheurs. Les investisseurs privés étaient définis par l’avis d’appel d’offres comme étant des «personnes physiques ou morales nationales ou étrangères en mesure d'investir individuellement ou en groupement dans le domaine d'activités susvisées disposant des qualités et des capacités professionnelles requises». Les investisseurs étrangers étaient également concernés par l’ouverture de ces créneaux à condition de se conformer à l’instruction d’Ouyahia imposant une répartition du capital dans tout projet d'investissement où l'actionnariat national doit être majoritaire. Les investisseurs étrangers intéressés étaient donc tenus de s'associer avec une ou plusieurs entreprises algériennes à condition que la majorité du capital soit obligatoirement détenue par la partie algérienne. Amar Tou vient de balayer d’un revers de la main la décision d’Ouyahia.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - 24/11/2010


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