21/11/2010

Des entreprises privées s’impliquent dans l'assistance des malades

De Tizi Ouzou

Le créneau est nouveau dans la wilaya de Tizi Ouzou et est de plus en plus en vogue. L’activité gagne du terrain non seulement au niveau du chef-lieu de wilaya, mais s’étend au-delà, dans certaines localités, telles qu’Azazga et les Ouadhias.

Des entreprises privées qui s’investissent et se spécialisent dans l’évacuation des malades à domicile, une assistance qui, dans le temps, faisait défaut, notamment dans les zones montagneuses. Un service de proximité mais à quel prix ? À l’entrée du CHU de Tizi Ouzou, on remarquera ces véhicules qui ont l’allure d’ambulance, stationnés à l’entrée de l’établissement hospitalier.
Certaines entreprises ont été créées dans le cadre d’aide à l’emploi des jeunes (Ansej, Angem…), c’est dire qu’avec les dispositifs de l’État entrant dans le cadre du soutien à l’emploi, nos jeunes sont appelés à faire preuve d’imagination en se focalisant sur des créneaux nouveaux et utiles à même de faire aboutir leurs projets auxquels ils doivent assurer un épanouissement étalé dans le temps.
Dans les artères de la ville de Tizi Ouzou, des entreprises d’assistance malades, ce n’est pas ce qui manque. Le marché est réglementaire et soumis, selon nos informations, à l’arrêté n°39 du 15 septembre 1998 du ministère de la Santé et de la Population. En plus des affiches placardées un peu partout sur les murs, les véhicules de service, dans un état neuf pour la plupart, sont en plus bien embellis. L’image marketing est bien soignée.
De différentes catégories, les ambulances utilisées répondent à un caractère bien spécifique. De catégorie A, celles-ci nécessitent un praticien spécialiste et un infirmier. Les ambulances de catégorie B nécessitent la présence d’un infirmier et d’un titulaire d’un certificat de capacité d’ambulancier.
Pour les véhicules sanitaires légers de type C, la loi prévoit la présence d’un aide-soignant et d’un ambulancier. Si la Sécurité sociale, Cnas rembourse aux malades affiliés à cet organisme, tels que les dialysés, la somme de 12 DA le kilomètre pour les distances allant de 1 à 100 km et de 9 DA au-delà des 100 km, les autres malades, ceux qui ne sont pas pris en charge par ce service, sont obligés d’assumer ces frais puisque les tarifs ne sont pas fixés par la loi. Ils restent exercés à la “course” par ces entreprises et sont, le moins que l’on puisse dire, exorbitants.
Contactée, une entreprise d’assistance malades, basée dans la ville de Tizi Ouzou, nous propose le déplacement d’un dialysé, depuis la ville de Aïn El-Hammam jusqu’au CHU du chef-lieu de wilaya (50 km) pour une somme nette de 5 500 DA, infirmier non compris. Les services de ce dernier doivent, eux, débourser encore 1 700 DA.
Au total, le montant s’élève donc à 7 200 DA, soit moins de 1% de ce qui est remboursé par l’État. Pour les dialysés, cette entreprise nous propose de faire une lettre recommandée pour un éventuel remboursement au niveau de la Sécurité sociale. Une guerre commerciale à l’ombre d’une ambulance. La demande est souvent faite par les dialysés, dira un médecin au CHU de Tizi Ouzou, questionné à ce sujet. “Aucune loi ne dicte les règles, comme d’ailleurs les tarifs pratiqués par certains spécialistes concernant les soins médicaux. Ceux-ci sont négociés sur le dos du malade.” Pour notre interlocuteur, dans le domaine de la santé, les prix ne sont pas à l’abri des spéculations.
liberté du 21/11/2010

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