04/07/2011

Le niveau de la sous-traitance ne dépasse pas les 10%

SECTEUR AUTOMOBILE EN ALGÉRIE
Le niveau de la sous-traitance dans le secteur automobile en Algérie ne dépasse pas les 10 %. « Dans les achats locaux, il y a une partie industrielle et une partie de consommable. Cela ne dépasse pas les 10 % en terme d’intégration et en terme de sous-traitance industrielle pure. Si vous ajoutiez les pneumatiques, les lubrifiants et les résines produits localement, ce chiffre serait plus important », a affirmé Mustapha Bekhaled, directeur exécutif de l’Union professionnelle de l’industrie automobile et mécanique (UPIAM), invité ce lundi 27 juin de la chaîne III de la radio nationale. Il a appelé à des abattements fiscaux et à des réductions des tarifs douaniers pour encourager la sous-traitance algérienne.

Il a prévenu contre la contrefaçon en citant l’exemple des batteries pour véhicules. « Il faut réviser tout le dispositif, déjà compliqué, pour permettre aux producteurs de voir plus clair et d’être protégés des importations douteuses. Cela peut être de la contrefaçon ou de la production qui ne répond pas aux normes automobiles. Il faut écouter les doléances des chefs d’entreprises et procéder aux vérifications et tests des composants aux frontières», a-t-il souligné, prévenant contre le double phénomène de la sous et de la surfacturation pour camoufler la qualité des produits importés (les marchandises contrefaites sont généralement cédées à des prix anormalement bas).

« Si l’on veut aller vers une industrie automobile, il faut faire un état des lieux correct et préparer l’intégration nationale dans tous les composants. Il y a un travail à faire avec les centres de formation professionnelle et les grandes écoles. Le transfert technologique ne peut pas se faire s’il n’y a pas des hommes capables d’adapter cette technologie », a-t-il dit, précisant que l’intégration sera assurée par les PME. Selon lui, il est nécessaire de préparer les opérations gagnant-gagnant dans les contrats de partenariat. « Il est important de mettre en place les conditions d’émergence d’une industrie privée dans le secteur automobile. Il y a un potentiel mais qui est craintif en raison du manque de confiance qui dure depuis trente ans. Il s’agit aujourd’hui d’aller plus loin que la mise à niveau des PME », a-t-il conseillé.

M. Bekhaled a évoqué des projets de pôles de compétitivités (clusters) au niveau de Rouiba, Tiaret et Constantine. « Nous voulons associer tous les partenaires industriels et grandes écoles. Il s’agit d’approfondir la coopération pour mettre en confiance les opérateurs. Il y a des métiers et des préoccupations communes. Les clusters permettent la mutualisation des efforts et une rapidité du cycle de décision. On gagne en terme de coût et de qualité», a indiqué Mustapha Bekhaled. Pour lui, le rétablissement de la confiance autorisera la mise en application réelle de la Charte de partenariat public-privé de 2009.

Il a enfin plaidé pour la relance de l’union maghrébine de l’industrie automobile. Durant le premier trimestre 2011, l’Algérie a importé 88 000 véhicules. En 2010, et pour la même période, 63 000 véhicules ont été importés. Les besoins annuels du marché national sont estimés à presque 300 000 véhicules. Le marché algérien est le deuxième, en terme d'importance, en Afrique après celui de l’Afrique du sud.
TSA du 27/06/2011

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