26/01/2012

Algerie: les ordinateurs du ministère de l’intérieur seraient truqués


Le quotidien El-watan du 12/01/2012 rapporte le témoignage d'un électeur algérien : Azzedine est originaire d’un quartier populaire situé; sur les hauteurs d’Alger.
Lors de la présidentielle de 2009, il avait opté; pour l’abstention. Ce geste est pour lui un acte politique exprimant sa désapprobation. Son père a, en revanche, voté. Inscrit sur la liste électorale de la commune d’El Biar, le patriarche de la famille était le seul à avoir donné une voix à n candidat en lice. Sauf que le père de Azzedine est décédé bien avant le jour du scrutin.

« Un voisin, agent dans un bureau de vote, m’a appelé pour me dire que mon père a déposé un bulletin dans l’urne », assure-t-il. C’est un cas parmi tant d’autres, qui illustre que le fichier électoral n’est pas fiable, comme le prétendent les responsables du ministère de l’Intérieur.
Mais enfin, le fichier électoral, point de départ de la fraude, peut-il lister quatre millions de nouveaux électeurs?

Le nombre d’Algériens nés entre 1991 et 1994 dépasse seulement, en 2012, les 2 millions à raison d’une moyenne de 700 000 naissances au cours de ces années. D’où; vient le chiffre de 4 millions avancé par le ministère de l’Intérieur ?
Les différentes commissions de contrôle des élections n’ont jamais eu droit de regard sur la confection du fichier électoral. Confirme le quotidien.
Et nous voilà; donc avec un Président de la république qui crie à celui qui veut l'entendre, que les prochaines élections du printemps 2012 seraient transparentes et en présence des observateurs étrangers, notamment, de la communauté européenne, de l'union africaine, de la ligue arabe, du conseil islamique... Mais pourquoi faire, Monsieur le Président, quand les jeux sont pipés dés le départ et que ces observateurs n'ont pas de droit de regard sur les listes électorales ?
De même, comme il existe un point de départ de la fraude à l'amont des élections, il existe aussi une fraude, plus importante, à l'aval du processus : peut-on faire confiance à Ould Kablia, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ?

Celui-là; qui, du haut de sa mainmise sur le processus et les moyens, et qui, à la place d'afficher sa neutralité du fait de la mission publique à sa charge, il assure à travers les médias d'Etat qui devraient être ouverts à tous, que «le triomphe des islamistes en Afrique du Nord ne verra pas le jour en Algérie. La victoire des islamistes aux prochaines élections législatives est écartée».

Et ce ne sont pas là des propos d'un simple analyste politique, mais bien de la conviction d'un baron du pouvoir et qui sait de quoi il parle. Mais aussi des propos plus offensants ont été « promulgué » par le premier ministre Ahmed Ouyahia. 
«Il faut l'apport d'un miracle pour que les islamistes triomphent» aurait-il dit. 
Nenni, quand transparence il y a, c'est sur la supervision du déroulement et le contrôle des moyens, comme par exemple, le contrôle du circuit des flux informatiques qui produisent les résultats des élections.
Comme l’informatique permet à l’amont de nettoyer les bases de données en supprimant les doublons, les décédés, ceux qui ont déménagé, ceux qui ont quitté; le territoire national et ceux qui n’existent pas ou n’ont pas l’âge pour voter…et ainsi, mettre à la disposition des électeurs des listes épurées, claires et honnêtes, l’informatique, à l’image de nos administrateurs, permet aussi qu’on le corrompt en altérant ses programmes pour la fraude numérique et la manipulation des chiffres.

Les ordinateurs sont des instruments qu'on peut régler facilement pour la triche.
L'exemple le plus simple, très utilisé par les comptables au moment de la saisie, c'est celui qui consiste à renverser l'ordre des chiffres.
En 1988, Chadli Bendjedid a été élu par 18 % des suffrages exprimés, la commission chargée de superviser ces élections avait annoncé; alors le taux de 81% ! Sans doute avait-elle lu ce résultat sur l'écran d'un PC sans plus, et peut-être même en présence des observateurs sans qu’aucun ne s'est aperçu du renversement de l'ordre des chiffres.

Comment peut-on expliquer le rejet par le peuple du système du fait des émeutes de 1988, de la rafle des sièges des assemblées des APC et des wilayas par le FIS... et paradoxalement, un vote à 81 % pour le candidat de ce système ?

Mais quoi de plus simple, quand tous les logiciels de comptabilité sont dotés d'une matrice Excel, connue pour être facilement falsifiable.
Il s'agit tout simplement d’insérer une fonction dans le tableur ou de l'introduire comme macro dans le processus. Il n'y a pas magie que d’écrire en langage informatique la formule qui sépare les chiffres d'une cellule, les compare et les permute du plus grand au plus petit.
Rien ne nous indique que les ordinateurs du ministère de l'intérieur et des collectivités locales ne soient pas truqués.
Avant d'amener ces observateurs étrangers et s'acquitter des coûts de leur « recrutement »; pour l’événement, l'opposition en Algérie devrait exiger un droit de regard sur tout le processus électoral, du début jusqu'à la fin, on s'aidant des experts en la matière.
En 1991, lors des élections législatives que le FIS avait gagnées et puis annulées du fait du coup d'Etat des militaires, l'outil informatique du ministère de l'intérieur ne pouvait jouer aucun rôle déterminant sur les résultats. Le comptage des voix issues des urnes s'est fait manuellement sur place dans le bureau de vote. Ainsi, aucune alternative pour la fraude post-élection n'était possible. Faut-il revenir à la loi électorale de 1988 ?
Il importe peu que nous ayons une opposition en Algérie, car comment peut-on se dire « opposition » et qu'on ne s'oppose pas ?
Des acteurs payés pour jouer le rôle d'opposants dans un système fabriqué ?
Le rôle des observateurs étrangers est celui qui consiste à appuyer l'approbation des élections sans plus. Ils n'ont pas le droit de regard sur le processus, ni à l'amont, ni à l'aval.
Et même une abstention visible à l’œil nu, est falsifiable.
Merci à Alilou http://www.toutlemaghreb.com/

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