17/10/2012

Une pépinière de micro-entreprises à l’abandon

 Constantine -  Anciennes galeries de la rue Didouche Mourad
  

L’opération, qui devait faire fonctionner 26 locaux dans différentes activités, s’avère un véritable fiasco.

Abritant une pépinière de microentreprises, les anciennes galeries de la rue Didouche Mourad (ex-Monoprix) se trouvent dans un état d’anarchie indescriptible. Lancée en 2005, suite à un accord conclu entre l’Ansej et la wilaya de Constantine, pour la promotion de l’emploi, l’opération, qui devait rassembler 26 microentreprises, s’est avérée un véritable fiasco. En l’absence de gardiens ou d’agents de sécurité, la bâtisse s’est transformée en un refuge pour des SDF et des délinquants qui ont occupé les deux derniers étages, sérieusement dégradés où les saletés sont repoussantes.
Ce que nous avons relevé lors de notre visite sur place. Une vingtaine de locaux destinés à abriter des bureaux d’architecture, d’avocats, d’entreprises spécialisées dans la gestion des espaces verts, d’ateliers de couture, de pâtisserie, d’informatique, ont été vidés de leurs locataires. Les quelques jeunes, que nous avons rencontrés sur site, évoquent l’absence d’alimentation  en électricité des lieux depuis 2007, avancée comme étant le principal motif pour lequel les bénéficiaires de ces locaux ont délaissé la pépinière. «A son démarrage, le projet a suscité un réel optimisme chez ceux qui se sont engagés; il a laissé croire qu’il aboutira à de bons résultats avec le lancement de plusieurs activités créatrices d’emploi, mais deux ans après les choses ont carrément stagné», regrette le gérant d’une microentreprise spécialisée dans la maintenance électronique.
Nous saurons auprès de sources fiables que la wilaya de Constantine s’est engagée depuis la création de cette pépinière à assurer son approvisionnement en énergie, en vertu d’une convention signée avec les services de la Sonelgaz, mais cette alimentation sera interrompue dès 2007 pour des raisons liées à des factures impayées. «Comment continuer à travailler dans ces conditions et sans électricité, alors que nous avons à notre charge le nettoyage et de la sécurité de la bâtisse», déplore un autre jeune. Pourtant, le siège des anciennes galeries est capable d’abriter des dizaines de locaux, pouvant être exploités dans diverses activités, surtout que le problème de disponibilité de commerces a été le point noir soulevé par les autorités. D’autres s’interrogent sur les raisons qui ont généré cet état de déliquescence et d’abandon dans lequel se trouve le site.
Une situation qualifiée de gabegie au moment où des dizaines de jeunes ne cessent de réclamer des locaux où ils peuvent exercer en toute légalité. Notons que les locataires nous ont affirmé qu’ils ont adressé plusieurs correspondances, depuis 2007, à responsables de la wilaya, de l’Ansej et de l’APC afin de savoir l’institution qui gère ces locaux, en vain. Une question à laquelle on n’a pas trouvé de réponse, après avoir fait le tour des différentes administrations censées assurer la gestion de ces biens de l’Etat, notamment la direction des Domaines. Là, le sous-directeur nous a orienté vers  le chargé des opérations fiscales, lequel ne pipera mot, disant juste qu’il n’a pas le droit de se prononcer ! 
O. -S. Merrouche el watan du 16/10/2012

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