A quelques jours de la signature d’un accord sur la revalorisation salariale avec la direction générale de la compagnie, une vingtaine de PNC, tous des grévistes, ont été suspendus entre mercredi et dimanche derniers pour différentes raisons.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Après les déclarations du P-dg rapportés par un quotidien francophone, la direction des opérations a mis ses menaces à exécution : entre mercredi et jeudi, une vingtaine de PNC ont été mis à l’arrêt pour différentes causes, dont l’absentéisme. Une démarche que le Collectif ne comprend pas puisqu’elle intervient au moment même du déroulement des négociations avec l’administration. «Nous ne sommes pas contre le fait de demander des comptes. Pas du tout ! Mais arrêter une vingtaine de personnes, c’est désorganiser les vols dans une période chargée ! C’est le directeur des opérations qui a établi cette liste avec son adjoint», s’indigne Nazim Maiza, précisant que c’est pourtant la haute saison (vacances, retour des émigrés et Ramadan). «Des vols seront dégarnis et le personnel ne sera pas remplacé, cela aura un effet boule de neige sur la programmation des vols», ajoute-t-il, indiquant que le PNC refuse d’être accusé de tous les torts. Des sanctions ou une simple démarche administrative ? Pourquoi maintenant en plein discussions avec l’administration ? Veut-on briser le mouvement du PNC ? Autant de questions que se posent les travailleurs. Mercredi, le Collectif du PNC a tenu une rencontre de travail avec la commission chargée du dossier. «Chacun a émis ses propositions, nous sentons qu’il y a une volonté de changer les choses», confie Nazim Maiza, l’un des quatre délégués du Collectif du personnel navigant commercial. C’est demain dimanche que le Collectif du PNC et l’administration d’Air Algérie devraient signer, comme annoncé déjà par la direction générale de la compagnie, un accord qui porterait sur une revalorisation salariale. «Nous pourrons encore attendre une dizaine de jours après la signature du compromis, si la finalisation du dossier exige quelques jours pour régler des détails techniques», explique Nazim Maiza, très satisfait de l’avancement des travaux de la commission et de ses membres qu’il qualifie de compétents. Le jeune syndicaliste estime que l’échéancier fixé ne vise pas à mettre la pression à l’administration mais c’est plutôt un moyen de passer à une nouvelle étape. «Nous souhaitons passer à autre chose et discuter des conditions socioprofessionnelles qui sont lamentables. C’est un point essentiel aussi», dira-t-il, énumérant une liste de contraintes auxquelles les travailleurs font face depuis des années et qui portent préjudice à l’entreprise. A titre d’exemple, la salle de repos, un espace réservé à la détente du personnel navigant commercial, est sous-équipée. Pas de chaises confortables, celles qui sont disposées sont vétustes, voire même cassées, pas de cafétéria, les toilettes sont infectes, une table et quelques chaises meublent la salle de briefing, le lieu qui abrite les réunions. Après des années d’exercice, le PNC est exposé à de nombreuses maladies qui ne sont pourtant pas reconnues comme maladies professionnelles (hypertension, diabète, mal de dos et varices). «Seule l’otite barométrique est reconnue comme étant une maladie professionnelle», témoigne Samia, chef de cabine depuis 30 ans. Elle sait de quoi elle parle car elle a vu tant de collègues partir ainsi. «Généralement, une fois à la retraite, vers 45 ans, avec une petite indemnité, le PNC ne peut pas se lancer dans une nouvelle activité. Il ne sait pas faire autre chose !», s’indigne-t-elle. Une richesse inexploitée et qui part en fumée. Durant le mois de Ramadan, les travailleurs ne peuvent pas rompre le jeûne puisqu’il n’y pas de restaurants aménagés pour ce faire. «Chacun se débrouille. Certains ramènent leur manger avec eux et partagent avec d’autres collègues. Moi, je prends juste un café. Comment le personnel peut accomplir à bien sa mission dans de telles conditions ?», s’interroge Nazim Maiza, assurant que pour le Collectif, améliorer les conditions de travail, c’est permettre à Air Algérie d’aller de l’avant.
I. B.le soir d'algerie du 30/07/2011
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Après les déclarations du P-dg rapportés par un quotidien francophone, la direction des opérations a mis ses menaces à exécution : entre mercredi et jeudi, une vingtaine de PNC ont été mis à l’arrêt pour différentes causes, dont l’absentéisme. Une démarche que le Collectif ne comprend pas puisqu’elle intervient au moment même du déroulement des négociations avec l’administration. «Nous ne sommes pas contre le fait de demander des comptes. Pas du tout ! Mais arrêter une vingtaine de personnes, c’est désorganiser les vols dans une période chargée ! C’est le directeur des opérations qui a établi cette liste avec son adjoint», s’indigne Nazim Maiza, précisant que c’est pourtant la haute saison (vacances, retour des émigrés et Ramadan). «Des vols seront dégarnis et le personnel ne sera pas remplacé, cela aura un effet boule de neige sur la programmation des vols», ajoute-t-il, indiquant que le PNC refuse d’être accusé de tous les torts. Des sanctions ou une simple démarche administrative ? Pourquoi maintenant en plein discussions avec l’administration ? Veut-on briser le mouvement du PNC ? Autant de questions que se posent les travailleurs. Mercredi, le Collectif du PNC a tenu une rencontre de travail avec la commission chargée du dossier. «Chacun a émis ses propositions, nous sentons qu’il y a une volonté de changer les choses», confie Nazim Maiza, l’un des quatre délégués du Collectif du personnel navigant commercial. C’est demain dimanche que le Collectif du PNC et l’administration d’Air Algérie devraient signer, comme annoncé déjà par la direction générale de la compagnie, un accord qui porterait sur une revalorisation salariale. «Nous pourrons encore attendre une dizaine de jours après la signature du compromis, si la finalisation du dossier exige quelques jours pour régler des détails techniques», explique Nazim Maiza, très satisfait de l’avancement des travaux de la commission et de ses membres qu’il qualifie de compétents. Le jeune syndicaliste estime que l’échéancier fixé ne vise pas à mettre la pression à l’administration mais c’est plutôt un moyen de passer à une nouvelle étape. «Nous souhaitons passer à autre chose et discuter des conditions socioprofessionnelles qui sont lamentables. C’est un point essentiel aussi», dira-t-il, énumérant une liste de contraintes auxquelles les travailleurs font face depuis des années et qui portent préjudice à l’entreprise. A titre d’exemple, la salle de repos, un espace réservé à la détente du personnel navigant commercial, est sous-équipée. Pas de chaises confortables, celles qui sont disposées sont vétustes, voire même cassées, pas de cafétéria, les toilettes sont infectes, une table et quelques chaises meublent la salle de briefing, le lieu qui abrite les réunions. Après des années d’exercice, le PNC est exposé à de nombreuses maladies qui ne sont pourtant pas reconnues comme maladies professionnelles (hypertension, diabète, mal de dos et varices). «Seule l’otite barométrique est reconnue comme étant une maladie professionnelle», témoigne Samia, chef de cabine depuis 30 ans. Elle sait de quoi elle parle car elle a vu tant de collègues partir ainsi. «Généralement, une fois à la retraite, vers 45 ans, avec une petite indemnité, le PNC ne peut pas se lancer dans une nouvelle activité. Il ne sait pas faire autre chose !», s’indigne-t-elle. Une richesse inexploitée et qui part en fumée. Durant le mois de Ramadan, les travailleurs ne peuvent pas rompre le jeûne puisqu’il n’y pas de restaurants aménagés pour ce faire. «Chacun se débrouille. Certains ramènent leur manger avec eux et partagent avec d’autres collègues. Moi, je prends juste un café. Comment le personnel peut accomplir à bien sa mission dans de telles conditions ?», s’interroge Nazim Maiza, assurant que pour le Collectif, améliorer les conditions de travail, c’est permettre à Air Algérie d’aller de l’avant.
I. B.le soir d'algerie du 30/07/2011